Oyé Francophonie : les jeux sont lancés !

Article : Oyé Francophonie : les jeux sont lancés !
Crédit: Ambassade du Canada en RDC
28 juillet 2023

Oyé Francophonie : les jeux sont lancés !

C’est parti pour dix jours de compétition. Kinshasa est désormais la capitale de Francophonie alors que se sont ouverts, six ans après la dernière édition en Côte d’Ivoire, les neuvièmes Jeux de la Francophonie. Trente-six délégations pour un total dépassant 3.000 athlètes vont compétir dans neuf compétitions sportives et onze épreuves culturelles.

Il était 19h09’ à Kinshasa, dans un stade des Martyrs qui a allié lumière et ferveur, quand Félix Tshisekedi a prononcé le fameux : « Je déclare ainsi ouvert les 9èmes Jeux de la Francophonie ». Kinshasa aura attendu longtemps son jour d’honneur dans une communauté où elle est porte-étendard. La première ville francophone du monde a vécu des « instants magiques » durant 2 heures et 10 minutes.

Un changement de paradigme en RDC

Dès 18 heures tapantes, le Stade des martyrs a allumé ses projecteurs. La nouvelle pelouse synthétique a, le temps d’une cérémonie, cédé son trône central à un couvre-sol aux fresques multicolores, représentant la diversité, valeur cardinale de la Francophonie. Le public, venu en nombre, a constaté le « changement de narratif et de paradigme » en RDC. Les Jeux de la francophonie sont en effet la première compétition de pareille envergure à se tenir au pays de Lumumba.

Le stade des Martyrs de Kinshasa, plus beau qu’avant (Photo Dandjes Luyila)

C’est clair, la perspective se confirme. La RDC semble sur la bonne voie. Oui, il n’y a pas que la guerre, l’insécurité, les calamités, les violations des droits de l’homme et l’instabilité politique chez ce géant endormi d’Afrique centrale. Kinshasa est une ville « accueillante et rayonnante », il y fait beau vivre. Durant dix jours, elle va être la capitale de l’espace francophone, à travers le sport et la culture qui y seront exaltés par la jeunesse et son talent.

Grâce à son peuple et à la résilience légendaire qui fait sa force, la RDC compte, à travers ces jeux, continuer à jouer un rôle d’avant-plan dans la Francophonie avec l’ambition de devenir, à l’horizon 2050, le plus grand pays francophone du monde.

Une cérémonie à la hauteur de la première ville francophone du monde

Après l’observance d’une minute de silence en la mémoire de victimes de la guerre d’agression que subit la RDC, la trentaine de délégations a défilé au grand bonheur des fans. Comme un symbole, la Côte d’Ivoire, hôte des huitièmes Jeux, a ouvert le bal, passant le témoin à la RDC qui a défilé en dernier.

S’en est suivi une courte partie protocolaire durant laquelle la Canadienne Caroline Saint-Hilaire, administratrice de l’OIF et représentante de la SG, a célébré « la jeunesse francophone dans toute sa splendeur » mais aussi la RDC qui par « passion et dévouement » a donné naissance à ces 9èmes Jeux. « Ces jeux transcendent frontières, cultures et langues pour nous unir sous une bannière : la francophonie, une constellation de 88 états. (…) Le français est plus qu’un outil de communication, c’est un puissant écho de nos cultures. Les Jeux de la francophonie sont l’expression éclatante de notre engagement pour un monde où chacun à sa place », a-t-elle déclaré pleine d’énergie. Aux jeunes, la n°2 de l’OIF a eu des mots élogieux : « Vos prouesses et votre passion enflamment nos cœurs ».

Croire en la francophonie

De son côté, le président de la RDC a profité de cette cérémonie pour « célébrer cette belle communauté qui nous réunit du nord au sud, d’Est en Ouest grâce à la langue française que nous avons en commun », tout en rendant hommage aux pères de la Francophonie. « Les congolais croient encore en la francophonie en ces temps difficiles. Notre pays a l’ambition de continuer à jouer un rôle significatif car l’avenir de la francophonie se joue également en RDC », a-t-il déclaré alors que la RDC a consenti « d’énormes efforts financiers » dans un contexte difficile marqué par l’agression « injuste » dans l’Est par des groupes armés appuyés par « certains pays voisins ». Tshisekedi voit en ces Jeux une « solidarité des francophones » envers les Congolais.

L’athlète congolais Olivier Mwimba Sefu et un représentant des juges ont clos cette partie en prêtant serment au nom de toutes les compétiteurs.

Un spectacle haut en couleurs

C’est finalement à 19h30’, soit avec une demi-heure de retard, qu’a débuté le spectacle d’ouverture. Un show digne de la RDC et de la francophonie. A mes côtés, un spectateur ébloui s’est exclamé à l’extinction des lumières : « Ba sala na bango ba francophonie, oyo bazo zwa leçon ». Traduisez : il y a eu des cérémonies d’ouverture des Jeux, mais celle-ci est unique.

Après « lève-toi », le tube engageant de l’artiste franco-serbe Barbara Pravi qui a fait le déplacement de Kinshasa pour interpréter ce « manifeste pour la liberté et l’amour universel » et le déploiement de l’identité des Jeux, un voyage dans le Congo profond a plongé les spectateurs dans une extase visuelle unique.

Kinshasa a proposé un spectacle d’ouverture qui n’a rien à envier aux précédentes éditions. En illustration, l’ouverture des 6èmes Jeux à Beyrouth en 2009

Le patrimoine culturel, les immenses richesses naturelles et humaines dont regorge la RDC ont été visité dans une narration excitante avec en point d’orge le majestueux fleuve Congo et un atterrissage en beauté à Kinshasa la capitale où les sapeurs ont exhibé marques et styles vestimentaires qui exaltent le goût dans un pays où la mixture des cultures est très prononcée.

Avant la performance de Fally Ipupa, guest de la soirée qui a communié avec un public acquis à sa cause, celui-là même qui l’a porté jusqu’au sommet de l’art d’Apollon, un voyage vers le futur a été proposé aux spectateurs avec un accent sur la gestion des déchets. La RDC est un pays solution, vous le savez.

Pendant ces quelques 120 minutes, je suis presque sorti de mon corps. Oui, nous avons proposé la meilleure cérémonie d’ouverture de l’histoire des Jeux de la Francophonie. En attendant, bon séjour dans la nouvelle « ville-lumière » aux 3.000 athlètes et que vive la Francophonie.

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