A Kinshasa, un ondin s’est noyé sans ses deux bonbons

Kinshasa est une ville unique, j’en suis presque amoureux. Chaque jour, une histoire drôle fait la une des médias sociaux. Oui une, sauf ce 25 mai 2020 où 3 événements se sont disputés la première page des journaux. Entre un prévenu donnant des injonctions aux caméramans venus couvrir son procès et la fête de Noël kimbanguiste passée sous silence, la palme est revenue certainement à la plénière fastidieuse de l’Assemblée nationale. Alors prêts pour une nouvelle confidence de Kin?

Connaissez-vous les ondins? Ce sont ces génies des eaux dans la mythologie germanique. En RDC, nous possédions jusqu’à hier 22h00’ le nôtre. Il s’appelait Jean-Marc Kabund. J’ai dit «il s’appelait»? Nuance, il n’est pas mort notre Kabund_jmkkrock national sauf qu’il a perdu de sa superbe.

En effet, celui qui se proposait, il y a moins de 6 mois, pour dispenser des cours des nages au fleuve Congo vient malheureusement de se noyer sans eau dans l’hémicycle à moitié pleine (ou à moitié vide, c’est selon) de l’Assemblée nationale. Le désormais ex-1^er vice-président de l’Assemblée n’a su résister aux courants rapides de la vague Jean-Jacques Mamba, du nom de ce député initiateur de la pétition.

Les deux protagonistes absents, 346 élus se sont présentés à la salle et quelques 315 se sont prêtés au vote. Verdict: 9 se sont abstenus et 17 autres se sont opposés. Avec 289 votes en faveur de la pétition, la messe était dite, l’égérie de l’UDPS au bureau de l’Assemblée nationale est évincée.

Kabund parti, ses deux bonbons restent cependant intacts. D’ailleurs, 346 députés étaient présents en la salle mais les 154 autres, Mamba et Kabund compris, étaient briefés en temps réel. Aussi, les 7 millions qui lui ont valu sa tête reste le parfait exemple de deux bonbons: «Ils sont là mais ils ne sont pas là».

Reste à savoir si cette déchéance n’est pas une autre expérimentation de cette théorie dernier cri, made in DRC. Sur son compte, le maitre-nageur a dit ne pas être surpris par son éviction, fruit d’un complot ourdi. C’est ça Kinshasa, c’est ça nous. Le diable, c’est l’autre. Moi je n’y suis pour rien.

Pendant ce temps, la course vers la succession est lancée et je parie que l’identité de l’heureux élu risque de pousser notre maitre-nageur à une seconde noyade qui s’annonce plus périlleuse que la précédente.