Souriez ! Vous êtes à Kinshasa, capitale de Francophonie

IXème Jeux de la Francophonie, nous y sommes ! Routes bien asphaltées, infrastructures retapées pour certaines et nouvellement construites pour d’autres, Kinshasa, ville centenaire, s’est offert une robe de jeunesse comme elle en a rarement l’habitude pour la fête de la jeunesse francophone. A Kin, tout respire francophonie et ce, jusqu’au 6 août.

Jamais le stade omnisport des martyrs n’avait autant justifié son épithète. Le complexe qui coiffe le croisement du boulevard Triomphal et de l’avenue de la Démocratie (ex-Huileries) est le site principal des épreuves des IXèmes Jeux de la Francophonie. C’est ici que la cérémonie d’ouverture se tiendra ce vendredi 28 juillet à 15 heures.

Pour l’événement, l’imposante « marmite béante » qui abrite le terrain de football n’est plus orpheline. A ses côtés, plusieurs autres bâtisses sont sorties des terres. Deux gymnases jumelés et un stadium couvert pour la pratique des sports de salle. « Pour la première fois, on va évoluer sur du parquet à Kinshasa », se réjouit à mon passage un basketteur qui assiste aux matchs d’exhibition. Sur le même site, un ancien bâtiment dédié à la Police a également été retapé et sert de bureaux pour différents services.

A quelques kilomètres de là, le mythique Stade Tata Raphaël a également subi une cure de jouvence. L’antre, presqu’aussi vieux que la ville, a vu, dans ses ères de gloire, le combat du siècle ou encore un match du grandissime « Roi Pelé ». Abandonné depuis presque 10 ans, Tata Raphaël a été transformé. Ici, le terrain de football a été réhabilité et plusieurs autres bâtiments ont poussé, notamment une grande salle polyvalente de 3.000 places et des gymnases.

Dans la fièvre des Jeux !

A 24 heures de la cérémonie d’ouverture, les derniers réglages sont effectués avec un coup d’accélérateur. Certains sites ne sont pas totalement prêts mais peuvent accueillir les compétiteurs, venus de près de 40 pays de l’espace francophone, répartis dans 11 disciplines sportives et 9 épreuves culturelles.

Sur les rues de Kinshasa, le mode « Francophonie » a été activé. Les Kinois sont impatients de vivre pour la première fois dans leur ville un événement d’une telle ampleur. Au Palais du peuple, autre site retenu pour cette « dizaine de la Francophonie », un monde fou est venu récupéré des bracelets d’accès à la cérémonie d’ouverture, offerts gratuitement. « On ne sait plus si pareil événement va revenir ici. Il faut que j’assiste pour avoir une histoire à raconter », m’explique un homme, la trentaine, qui est là depuis 11 heures. « Ça fait 3 heures que j’attends mon tour, je ne rentrerai pas sans mon bracelet ».

La Francophonie, c’est aussi le coup de balais constaté dans une ville qui peine pourtant à être salubre. Sur l’avenue de l’Université, route qui relie l’UNIKIN (où est installé le village olympique) aux sites des compétitions, les nids de poule encore visibles le weekend passé ont mystérieusement disparu. Sur les autres grandes artères, les drapeaux des partis politiques ont cédé la place aux bannières de la Francophonie et de ses Etats membres alors que la population promet un accueil chaleureux à ses hôtes.

A la place Victoire, une scène étrange s’est déroulée jeudi après-midi quand vendeurs et transporteurs ont décidé de n’user que du français alors qu’à cet endroit, le lingala est maître. Le décor est ainsi planté pour des Jeux mémorables. Aux délégations, une seule phrase : « Mbote ! Oyo eza masano na biso ! », Comme pour dire : « ce sont nos Jeux ». Bienvenue à Kin, la première et meilleure ville de la Francophonie.