La mort n’arrête pas l’amour et l’amour n’attend pas la mort !

Article : La mort n’arrête pas l’amour et l’amour n’attend pas la mort !
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1 août 2020

La mort n’arrête pas l’amour et l’amour n’attend pas la mort !

La RDC vibre chaque 1er août au rythme d’une double célébration. L’avant-midi, le pays se souvient de ses morts et le reste de la journée, les parents sont célébrés. Rejeton des parents merveilleux et ayant perdu plusieurs êtres chers tout au long de ma jeune vie, je suis naturellement concerné. Voici mon hommage à nos morts et à nos parents.

Les parents sont nos héros. Avant de voir Superman ou Batman à la télé, c’est le courage de mon père, sa capacité de se sacrifier pour notre bonheur, qui me fascinait. Comme tout père, il était prêt à braver les intempéries pour subvenir à nos besoins. Que dire de ma mère? Une femme qui, souvent, s’est exposée au soleil, au détriment de son teint, pour nous trouver du pain.

De deux, je garde de nombreux souvenirs. Ils n’ont pas toujours été parfaits, nous n’étions pas toujours d’accord sur tout. Leur vision de la vie, plus objective, s’opposait diamétralement à la mienne, celle d’un gamin qui croyait tout connaitre. Cela m’a valu quelques fessées et corvées mais j’avoue que le nœud familial ne s’est jamais dénoué malgré tout, cela grâce au dialogue, maître mot d’une famille qui a connu les stigmates de la vie.

Non, personne ne peut remplacer mes parents

Aujourd’hui encore, je leur dois tout. De mon visage à ma réussite en passant par ma personnalité, ils m’ont façonné, tel un peintre devant sa toile. En RDC, les parents n’ont malheureusement qu’une seule journée. A mon sens, ils devaient être célébrés chaque jour surtout avec la tendance de ces parents qui se retrouvent à la belle étoile, accusés, à tort ou à raison, de sorcellerie.

Sorcier ou pas, je pense qu’aucun parent ne mérite l’ingratitude de son rejeton. Ce père qui a donné de sa vigueur et cette mère qui a abandonné quelques litres de sang pour donner vie ne mérite que reconnaissance et fleurs, n’en déplaise à certains. A Kinshasa aujourd’hui, la mode tend à offrir la prééminence paternelle à ceux que nous appelons pères spirituels. Mais je me suis toujours demandé: à quoi servirait un père spirituel si le biologique n’avait pas donné vie? Un fils biologique sans père spirituel existe sur terre mais jamais un fils spirituel sans père biologique. Il est plus que temps de corriger la copie et redonner à nos parents cette place leur due.

Amour, avant et après la mort

Le 1er août, c’est aussi une journée où chacun se souvient des êtres chers, tombés sur le chemin de la vie. Curieux, j’ai un jour posé la question à mon père sur la superposition de ces deux commémorations, sa réponse ne laissa l’ombre d’aucun doute: «plusieurs ont perdu leurs parents, on a ainsi fait d’une pierre deux coups». Explication qui m’a ravi quelques larmes quand je me suis souvenu à quel point on a du mal à exprimer nos sentiments envers nos parents, pour les uns, et aussi combien nous les jetions rapidement aux oubliettes dès que morts, pour les autres.

Pourquoi attendre qu’ils meurent pour lire de longues oraisons funèbres si l’on est incapable de leur faire jouir des délices de notre amour de leur vivant? A ce sujet, le célèbre groupe français Sexion d’assaut m’inspirera toujours. La chanson Avant qu’elle ne parte est un hymne à l’amour paternel. Pour ma mère, c’est plutôt la chanson «Maman» de Papa Wemba qu’elle préfère. A la deuxième catégorie, je dirai que la mort n’arrête pas l’amour et le fait de vivre est le rappel parfait de l’existence, autrefois, des êtres appelés parents bien qu’ils soient vivants ou morts.

Bonne fête aux parents, vivants et décédés.

Dandjes Luyila

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